[RP]Le retour*

Volkova Messages : 58 Date d'inscription : 29/04/2012

Depuis décembre dernier, la Blondinette se faisait passer pour morte. Elle avait gardé le silence, ne mettant personne au courant. Elle avait été égoïste et n’avait pas eu conscience de ce que cela engendrerait dans son entourage. Mais aujourd’hui, elle savait. Et elle regrettait amèrement. Et tout ça par amour, n’était-ce pas pitoyable… ?

Aléa s’était décidée à retourner au domaine de ses parents, se doutant qu’ils seraient revenus après la mort de leur petite dernière. Mais elle redoutait ce moment. Celui où elle se retrouverait face à ses parents qui la croyait disparue. Comment réagiraient-ils ? Là était la question… Et sa pauvre mère, survivrait-elle à cette soudaine réapparition… ?

Chevauchant son fidèle destrier, Serko, Aléa se rapprochait de la demeure où elle avait grandi. Plus elle approchait, et plus elle angoissait. Ses parents, ses frères et ses sœurs lui manquaient cruellement. Elle était impatiente de les retrouver mais tout-de-même inquiète. Inquiète de ne jamais obtenir leur pardon. Inquiète de se faire rejeter comme elle l’avait fait lorsqu’elle s’était mise avec sa défunte compagne et son ex-femme. Sans vraiment le vouloir, elle avait peu à peu fait le vide autour d’elle, oubliant les liens du sang et oubliant que contrairement à la femme dont elle était amoureuse, eux seraient toujours là en cas de coup dur. Mais là, serait-ce le cas ? Pour Vitali, elle n’avait aucun doute. Pour sa mère non plus. Mais Lena… sa grande sœur… elle craignait une violente réaction de sa part et une forte rancune. Après tout, après Yulia, son aînée était très certainement celle qui l’avait le plus aimé malgré leurs différences et leurs incessantes disputes. Alors forcément, Blondie angoissait à l’idée de lui faire face. Faut dire qu’elle revenait la queue entre les jambes. Jamais elle ne se pardonnerait de leur avoir fait endurer cela. Mais lorsqu’elle s’était décidée à faire son come-back, elle s’était jurée que plus JAMAIS elle ne ferait une chose pareille. Surtout pas par amour pour une femme ou un homme… qu’il/elle en vaille la peine ou non.

Bref.

L’Ortie arriva à hauteur du portail. Et voilà, elle y était. Et hors de question de faire demi-tour. Elle descendit de son étalon et resta immobile, terrifiée devant le domaine. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Elle avait envie de rebrousser chemin. Elle avait peur. Tellement peur… Mais malgré cela, Aléa prit son courage à deux mains et tira plusieurs fois sur la corde reliant la « sonnette ». Il n’y avait plus qu’à attendre…

[HRP]*"Le retour" est un film russe de Andrei Zviaguintsev.

Volkov Messages : 12 Date d'inscription : 30/04/2012

Le quinquagénaire était en train de savourer une bonne vodka auprès de son épouse. Plus de trente ans d'union les liaient.

La sonnette tinta. Sergueï, après avoir regardé son épouse, se leva.

Qui peut bien nous rendre visite, Yulia ? Tu attends du monde ?

Elle répondit que non, tout autant étonnée que lui. Les enfants étaient tous là. Du moins, les vivants. Sauf Alekseï.

Le patriache alla ouvrir la porte et resta pétrifié lorsqu'il aperçut le... fantôme de sa fille cadette.

De son regard bleu froid, il la détailla rapidement. Le doute n'était pas permis. Il revoyait sa propre épouse peu avant leur épousailles.

Aléa !

Il eu un geste de recul, au début. Non, elle était morte ! Ca ne se pouvait pas ! Et pourtant, elle semblait si vivante.

Il la toucha, palpa.

Est-ce bien toi ?

Oui, il la sentait bien dure, bien solide.

Le père la serra dans ses bras. Elle était vivante ! Et même si ça n'avait été qu'une apparition, il l'aurait serrée tout autant dans ses bras paternels. Sa fille était revenue. Les questions ne viendraient que plus tard. Tout comme le sermon. Mais là, c'était l'amour d'un père qui avait jaillit en premier.

Volkova Messages : 58 Date d'inscription : 29/04/2012

Aléa sentit son cœur s’emballer lorsqu’elle aperçue au loin la silhouette de son père. Elle respira un grand coup et le regarda s’approcher. Ses membres se mirent à trembler et les larmes lui montèrent aux yeux. Et à mesure qu’il approchait d’elle, ses jambes défaillaient. Elle failli tomber à terre mais se retint à son étalon. Elle essaya tant bien que mal de ravaler ses larmes. Elle eut une boule à la gorge. L’émotion était à son comble. Elle ne tarderait pas à éclater en sanglot…

Son paternel, toujours aussi bel homme, lui ouvrit et la découvrit avec stupéfaction. Elle le regarda de ses grands yeux bleus, ne pouvant détacher son regard de celui qui l’avait mise au monde et l’avait élevé durant les premières quatorze années de sa vie…

Lorsque son paternel lui demanda si c’était bien elle, elle hocha la tête. Elle savait parfaitement bien qu’au moment où elle ouvrirait la bouche, elle ne pourrait se retenir de pleurer. Puis il la toucha, la palpa. Elle ferma les yeux et une larme coula le long de sa joue, contre son gré. Et enfin, il l’enveloppa de ses bras. Elle se sentit rassurée, protégée. Alors elle se blottit contre l’homme de sa vie et le serra contre elle. Elle huma son parfum. Parfum qu’elle adorait, qu’elle ne connaissait que trop bien et qui lui avait manqué. Et ne pouvant plus contenir ses larmes, elle les laissa couler sans retenue, la tête contre le torse de son père. Elle était secouée de légers spasmes et se lâchait. Si pleurer était de la faiblesse pour la jeune femme, devant son père, elle n’avait aucune honte. Elle pouvait se livrer et montrer comme elle était vraiment : une fille sensible et détruite par les épreuves de la vie. Et elle souffla, entre deux sanglots un « papa », les yeux clos et le visage tout humide. Et elle s’accrocha à lui et resta ainsi un long moment.

Volkov Messages : 12 Date d'inscription : 30/04/2012

La voyant craquer, il la prit dans ses bras. Comme cela devait être dur pour elle de revenir après tant de temps. Lui, il laisserait couler ses larmes de joie plus tard, quand il serait seul. Pour le moment, il devait se montrer fort.

Sa fille pleurait. En bon père, il la berca pour la calmer, comme lorsqu'elle était petite. Souvent, les paroles étaient inutiles, les gestes étant bien plus éloquents.

Viens, Aléa. Entre, tu es ici chez toi et tu le seras toujours. Ta mère est au salon. Lena doit être aussi dans la maison, je ne sais où. Vitali est dans sa chambre avec les jumeaux. Allons les retrouver.

Volkova Messages : 49 Date d'inscription : 29/04/2012

Voyant son père qui s’éternisait, Lena embrassa sa mère sur le front et sortit de la maison pour rejoindre le paternel et voir qui pouvait bien venir au domaine. Si Yulia n’attendait personne, Elena encore moins ! Pas même sa Pièce Rapportée. Et même en sachant que sa petite sœur vivait, elle ne se doutait pas que ce serait elle.

A pas pressée, la Brune alla au portail. De loin, elle aperçut son père sans pouvoir voir ce qu’il faisait. Et à mesure qu’elle s’approcha, elle apercevait une tierce personne. Une petite blonde, serrée contre son paternel. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Etait-ce… ? Oui, c’était elle. Aucun doute là-dessus. A son tour, elle se mit à trembler. Les larmes au bord des yeux, elle s’approcha doucement, aussi discrètement que possible. La jeune femme ne savait comment réagir. Devait-elle rire ou pleurer ? Devait la serrer contre elle ou partir ? Devait-elle lui pardonner ou oublier et tout recommencer ? Faire demi-tour et les laisser se retrouver ? Elle était indécise. Ce moment, celui où elle pourrait revoir sa petite sœur une dernière fois, elle en avait rêvé. Depuis la nouvelle de sa « tragique disparition », il ne s’était pas passé un soir sans que Lena ne pleure sa cadette. Et là, ses prières semblaient avoir été entendues et elle ne savait pas quoi faire…

Arrivée à hauteur de son père, Elena regarda sa petite sœur, bouche à demi ouverte. Elle prenait seulement conscience qu’Aléa était bel et bien vivante et que le cauchemar prenait fin.

Volkova Messages : 58 Date d'inscription : 29/04/2012

Lena… Dit Aléa d’une toute petite voix, en apercevant sa sœur. La Blondinette se détacha de son père, ne lui répondant pas. Elle hésita à serrer son aînée dans ses bras. Les deux sœurs n’avaient jamais aimées les effusions. Mais là…

Elena, je suis tellement désolée. J’voulais pas tout ça.

Aléa fit un pas vers la Brunette. Elle la regardait, n’osant plus bouger. Elle se mordillait la lèvre, morte de honte et de peur. Elle tourna son regard vers son père et glissa sa main dans la sienne, comme lorsqu’elle était petite et qu’elle cherchait du soutien, du réconfort. Et rien de mieux que trouver cela auprès d’un père aimant…

Volkova Messages : 49 Date d'inscription : 29/04/2012

Aléa avança vers elle. Et Lena ne bougea pas. Elle resta immobile, sans sourciller. Elle la regardait sans vraiment savoir ce qu’elle devait faire. Une partie d’elle-même voulait la prendre dans ses bras. L’autre voulait hurler sa rage. Laquelle des deux la jeune femme écouterait-elle… ?

Après quelques secondes, Elena fit un pas avant. Elle plongea ses yeux dans ceux de sa sœur. Elle avait la haine contre celle qui avait pourri les derniers mois de sa vie. Depuis sa pseudo-mort, la Brunette avait vu la vie se déchaîner contre elle. Aléa qui disparaît, son mari qui la quitte, son mari qui disparaît après l’avoir mise enceinte. Non mais franchement ! Quelle poisse ! Bon, certes, Aléa était de retour et malgré sa colère, Elena était heureuse et soulagée. L’une réapparait et l’autre disparait. Quelle ironie… N’est-ce pas ?

Bref. Revenons à nos moutons.

La jeune femme plissa les yeux et dans un accès de rage incontrôlé, elle gifla sa petite sœur. Puis, s’adressant à elle :

Je vais prévenir Vitali et préparer Maman à cette réapparition.

Et sans rien dire d’autre, elle partit…

Volkov Messages : 12 Date d'inscription : 30/04/2012

Sergueï serra la main de sa cadette dans la sienne. Oui, il était là. Aléa n'avait rien à craindre.

Il sentit la tension entre ses deux filles. Il les laissa faire.

Mais la gifle que Lena heurta le patriarche. Il lui lança un regard froid et réprobrateur, indiquant qu'il en discuterait plus tard avec elle.

Viens, Aléa. Allons retrouver ton frère. J'espère juste qu'il ne réagira pas comme Lena. Tu es prête ?

Il garda pour lui le fait qu'il allait remonter les bretelles à cette dernière.

Volkova Messages : 6 Date d'inscription : 29/04/2012

Yulia sortit aussi vite que possible. Elle marchait à pas pressé sur le petit chemin graveleux. Et enfin, elle vit sa petite tête blonde, auprès de son mari. Elle s’arrêta et regarda sa fille. Elle ne pouvait croire qu’il s’agissait de sa petite dernière. Non, c’était impossible. Elle devait rêver. Elle avait tellement voulu la revoir qu’elle l’imaginait. Son cerveau devait lui jouer un tour. Un tour bien cruel…

Et puis elle s’approcha, doucement. Depuis la « mort » d’Aléa, la mère avait pris un gros coup de vieux. Les soucis qu’elle avait eus ces derniers mois se lisaient sur son visage. Arrivée à hauteur de sa cadette, elle toucha son visage, le caressa et la regarda. Puis elle fondit en larmes, dans les bras de sa petite tête blonde, murmurant des choses en russe, que l’on ne pouvait comprendre.

Guidé par son aînée, le jeune aveugle rejoignit le reste de la famille à l'entrée.

Comme il lui pressait de serrer sa petite soeur dans ses bras, Ce moment-là, il l'attendait depuis des jours !

Sentir avec ses mains sa petite Alouette, vérifier qu'elle allait bien... Il ne l'avait pas revue depuis... son mariage avec Amelze !

Vitali eu un voile de tristesse, un instant. Pourvu qu'elle ai oublié sa cécité, qu'elle continue de le voir comme avant.. Pourvu que ses yeux ne se posent pas là où il ne le faudrait pas...

Le jeune homme attendit que sa mère et Aléa aient terminé. Il ne doutait pas qu'une fois qu'elle serait prête, sa cadette viendrait d'elle-même dans ses bras.

Il restait là, les yeux mouillés de joie et les bras prêts à l'accueillir.

Volkova Messages : 58 Date d'inscription : 29/04/2012

Aléa allait suivre son père lorsqu’elle vit sa mère arriver. Comme pour sa sœur, elle ne fit rien. Elle ne bougea pas. Elle se contenta de la regarder, constatant à quel point le temps et les soucis avait fait des dégâts. Et ceux que lui avait causés la blondinette furent très certainement les pires…

Yulia serra sa fille dans ses bras et celle dernière fut soulagée. Elle la serra contre elle et caressa sa chevelure blanche, ravalant ses larmes, contrairement à quelques minutes plus tôt, lorsqu’elle était dans les bras de son père.

Ensuite, Vitali arriva. Et Yulia se dégagea des bras de sa cadette pour laisser place à son fils. La petite blonde se rappelait très bien la cécité de son frère. C’est la dernière lettre qu’il lui avait envoyé. Il lui avait aussi parlé de ses problèmes conjugaux. Et c’est lorsqu’Aléa avait voulu faire demi-tour pour aller le soutenir qu’il s’était passé ce qu’il s’était passé et qu’elle s’était faite passer pour morte. Elle regrettait, d’ailleurs, de ne pas avoir été là pour lui quand lui avait toujours été là, quoi qu’il put se passer.

Bref.

Aléa alla d’elle-même dans les bras de son frère, baissant les yeux devant le regard inquisiteur de son aînée.

J’espère que tu pourras me pardonner Vitali… je suis désolée, vraiment.

Le grand frère surprotecteur la serra fort dans ses bras.

Tu m'as tellement manquée, Alouette... Et je n'ai rien à te pardonner... Ni à te reprocher.

Il l'embrassa affectueusement. Elle était enfin de retour.

Bienvenue chez toi, ma petite Alouette...

Il en avait les larmes aux yeux. Des larmes de joie.

Volkova Messages : 58 Date d'inscription : 29/04/2012

Blondie esquissa un sourire et se blottit contre lui. Puis elle se dégagea doucement de ses bras et glissa sa main dans la sienne, le remerciant au passage.

Et si on y allait ?

Lena tourna les talons et repartit vers la maison. Quant à Yulia, elle prit sa cadette par le bras et avança doucement, suivant sa fille, Lena.

Vitali ferma sa main sur celle de sa cadette.

Oui, allons-y...

Il lui adressa un sourire.

Et quand tu seras prête, quand tu le voudras, toi et moi, on discutera de tout ça... Si tu as fait si long à revenir, c'est que ça doit te peser.

Il passa ses doigts sur le visage d'Aléa... Pour la voir, pour la réconforter. Puis il l'entraîna dans la maison, suivant à l'ouïe leur aînée et leurs parents.